Agneau dans la religion et la culture : L’agneau est représenté depuis la nuit des temps comme un symbole quasi universel de douceur, d’innocence et de pureté.
L’agneau est souvent l’objet de sacrifices aux Dieux.
– Antiquité : Des agneaux noirs étaient sacrifiés aux divinités grecques des vents pour s’assurer une bonne navigation.
– Judaïsme : L’agneau, qualifié d’animal pur (cacher) peut être mangé dans la religion juive. On retrouve dans l’Ancien Testament des références à des holocaustes qui étaient faits dans leurs temples par les Juifs avec des agneaux sans taches lors des grandes fêtes comme Pessa’h, la Pâque juive.
– Christianisme : Dans l’iconographie chrétienne, l’agneau renvoie l’image de l’Homme dont le prophète est le berger, mais peut également désigner Jésus, qui est alors l’Agneau de Dieu, celui dont le sacrifice enlève le péché du monde. Dans les représentations d’Adam et Ève après la chute, la présence d’un agneau rappelle que le péché originel a été racheté par Jésus Christ, l’Agneau de Dieu. Les illustrations du sacrifice d’Abel le montrent parfois portant un agneau sur ses épaules. Des agneaux figurent dans les représentations de l’annonce faite aux bergers, ou de la Nativité. C’est également l’attribut de Jean-Baptiste et de sainte Agnès.
C’est ainsi que l’on retrouve régulièrement l’agneau dans les bestiaires médiévaux, ainsi que dans les chants religieux (l’Agnus Dei). La tradition chrétienne l’associe également à la fête de Pâques, au cours de laquelle est traditionnellement servi à table l’Agneau pascal.
Louis IX en fera une monnaie d’or (métal pur par excellence), l’Agnel ou agnel d’or ou mouton d’or, frappée au XIIIe siècle.
– Islam : En Islam, l’agneau (sevré) est traditionnellement sacrifié lors des fêtes de l’Aïd, en commémoration du sacrifice d’Abraham (Aïd al-Adha), ou pour fêter la fin du mois de jeûne, le Ramadan (Aïd el-Fitr). Il est prohibé de tuer un animal qui tète encore sa mère. L’agneau au sens strict de jeune mouton non sevré ne peut donc pas être consommé en Islam.
L’agneau dans la culture : Dans les contes et la littérature, l’agneau garde souvent une valeur de victime innocente : victime du loup dans les fables d’Ésope (dit Isopet au Moyen Âge), que Jean de La Fontaine reprendra dans le Loup et l’Agneau ; Thibault Agnelet, le berger de maître Guillaume dans la Farce de Maître Pathelin, est tout naturellement le naïf de la farce, mais un faux naïf qui réussira à tromper son patron le drapier, son avocat Pathelin, et un juge. Une légende savoyarde autour du pic de la Dent du Chat montre un agneau servant d’appât pour traquer un chat sauvage qui terrorise les voyageurs.
Le titre du roman américain le Silence des agneaux, dont est tiré le film du même nom réalisé par Jonathan Demme (1991), évoque l’impuissance des victimes d’un tueur en série, incarné par Anthony Hopkins.
Dans la culture enfantine, l’agneau fait partie des personnages inoffensifs mais vulnérables, ainsi Toudoux (Gentle Heart Lamb, en anglais), cousin des Bisounours.